L'Irlande et le mariage gay



J’ai été très surpris d’apprendre qu’un référendum se tenait en Irlande sur le mariage homosexuel. Je pensais que cette loi avait été promulguée depuis quelque temps déjà. En effet pour moi l’Irlande n’est absolument pas un pays à grande majorité catholique, comme les médias se plaisent à le répéter. J’ai passé plusieurs semaines en 2007 en Irlande, juste avant que n’éclate la crise des subprimes : lire mon récit.

Ce pays, ouvert à tous les vents du libéralisme, a subi de plein fouet les conséquences de cette crise économique et financière. J’avais été frappé par l’état de décomposition du catholicisme irlandais, bien plus avancée que chez nous. Heiler, au siècle dernier, avait forgé un qualificatif pour caractériser la piété «moderne» catholique, post-tridentine : «Vulgär-Katholizismus», qualificatif qui me semble tout à fait approprié lorsqu’on évoque la situation du catholicisme en Irlande. Ce catholicisme visible, imprégnant, d’une manière toute superficielle, les couches de la société, n’en est pas moins foncièrement destructeur. D’abord pour tout ce qui touche à la vie de foi, à l’intimité avec Dieu, à la vie spirituelle authentique. Il conduit à «déviriliser» ceux qui l’embrassent, en fait des âmes faibles, incapables d’agir sur le cours de choses. Il a fallu quelques années au système anglo-saxon pour opérer là-bas ses dévastations, sans rencontrer la moindre résistance… Vie spirituelle morte puis perte de foi : la logique est implacable. Je me souviens avoir parcouru quelques feuilles paroissiales dans les églises que je visitais. On pouvait y lire des reproductions des pseudo-messages de la Vierge à Medjugorje. Voici par exemple le contenu du dernier message adressé à une des «voyantes», le 15 mai 2015 (et des messages comme celui-là, on en compte des centaines) : «Chers enfants, ouvrez vos cœurs et essayez de ressentir combien je vous aime, et combien je désire que vous aimiez mon Fils. Je désire que vous le connaissiez le plus possible, car il est impossible de le connaître et de ne pas l'aimer - car il est amour. Je ris avec vous dans vos joies et je pleure avec vous dans vos peines. Je ne vous abandonnerai jamais. Je vous parlerai toujours avec douceur maternelle et, en tant que mère, j'ai besoin de vos cœurs ouverts pour qu'avec sagesse et simplicité, vous répandiez l'amour de mon Fils. J'ai besoin que vous soyez ouverts et sensibles au bien et à la miséricorde etc…». Donc lorsque les médias évoquent la «très catholique Irlande», je préfère hausser les épaules. Face à des catholiques-zombies, le parti du oui, soutenu par les médias, la Finance, l'establishment, ne pouvait que l'emporter, et avec une avance plus que confortable.

23/05/2015
Sombreval

Tags : Mariage gay




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