Ce qui t’attend après ta mort d’Albert Frank-Duquesne est paru initialement en 1950 aux Editions Franciscaines. Je travaille pendant mon temps libre à sa réédition pour les Éditions de Sombreval. Cette nouvelle parution devrait sortir au courant du mois de janvier 2008. Mais j’ai souhaité pour des raisons apologétiques qu’une version PDF reste accessible gratuitement.
La voici : Ce qui t'attend apres ta mort.pdf
Je remercie de tout cœur les responsables des Editions Franciscaines de m’avoir accordé l’autorisation de diffuser cet ouvrage. J’ai fait quelques coupes dans le texte pour en faciliter la lecture. J’ai retiré deux chapitres et quelques petits passages qui auraient pu décourager le lecteur peu ou mal initié à la théologie d’inspiration orientale. Je reviendrai plus en détail dans les prochaines semaines sur les thèmes principaux du livre...
Ps : l'ouvrage imprimé est maintenant disponible : cliquez ici
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Je remercie de tout cœur les responsables des Editions Franciscaines de m’avoir accordé l’autorisation de diffuser cet ouvrage. J’ai fait quelques coupes dans le texte pour en faciliter la lecture. J’ai retiré deux chapitres et quelques petits passages qui auraient pu décourager le lecteur peu ou mal initié à la théologie d’inspiration orientale. Je reviendrai plus en détail dans les prochaines semaines sur les thèmes principaux du livre...
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Présentation
Ce qui t’attend après ta mort ?
Dieu répond le christianisme. Pour le chrétien, la mort représente l’acte suprême. Elle doit nous conduire vers cette autre sphère d’existence où nos inclinations foncières, nos penchants fondamentaux seront manifestés en vue de notre jugement. Frank-Duquesne s’appuie sur les textes sacrés, les pères de l’Église, la théologie pour tenter de percer le mystère de l’après-mort. Eux-seuls nous fournissent quelques lueurs sur le sort des âmes séparées qui séjournent dans le Schéôl, royaume de la vie désincarnée, où s’inaugurent déjà pour elles la récompense et le châtiment : lieux de paix et de repos pour les justes, de peine pour les coupables. L’écrivain nous rappelle la solidarité qui unit les vivants et les défunts et les bienfaits qu’ils peuvent s’apporter mutuellement. Il s’appesantit également sur les conditions d’existence propres aux âmes désincarnées qui, amputées de leur corps, ne peuvent jouir pleinement de la béatitude, même celles qui sont les plus avancées sur la voie de la purgation. C’est la résurrection finale qui les sortira de cet état purement spirituel, anormal, contre-nature. Les ressuscités recevront alors un corps conforme à leur condition spirituelle et morale. Les élus seront revêtus d’un corps glorieux qui les rendra capables d’accomplir les tâches cosmo-urgiques dévolues aux anges depuis la Chute. Les âmes damnées ressusciteront comme morts, comme cadavres et le demeureront. Pour les premiers, ce sera une «résurrection de vie». Les créatures perdues n’auront part qu’à une «résurrection de condamnation». En rétribuant chacun selon ses mérites, Dieu, en la personne de son Fils, fera triompher sa Justice. Les dernières pages de l’essai nous font assister à sa victoire finale, à sa «Joyeuse Entrée» dans l’univers enfin soumis et réconcilié.
Dieu répond le christianisme. Pour le chrétien, la mort représente l’acte suprême. Elle doit nous conduire vers cette autre sphère d’existence où nos inclinations foncières, nos penchants fondamentaux seront manifestés en vue de notre jugement. Frank-Duquesne s’appuie sur les textes sacrés, les pères de l’Église, la théologie pour tenter de percer le mystère de l’après-mort. Eux-seuls nous fournissent quelques lueurs sur le sort des âmes séparées qui séjournent dans le Schéôl, royaume de la vie désincarnée, où s’inaugurent déjà pour elles la récompense et le châtiment : lieux de paix et de repos pour les justes, de peine pour les coupables. L’écrivain nous rappelle la solidarité qui unit les vivants et les défunts et les bienfaits qu’ils peuvent s’apporter mutuellement. Il s’appesantit également sur les conditions d’existence propres aux âmes désincarnées qui, amputées de leur corps, ne peuvent jouir pleinement de la béatitude, même celles qui sont les plus avancées sur la voie de la purgation. C’est la résurrection finale qui les sortira de cet état purement spirituel, anormal, contre-nature. Les ressuscités recevront alors un corps conforme à leur condition spirituelle et morale. Les élus seront revêtus d’un corps glorieux qui les rendra capables d’accomplir les tâches cosmo-urgiques dévolues aux anges depuis la Chute. Les âmes damnées ressusciteront comme morts, comme cadavres et le demeureront. Pour les premiers, ce sera une «résurrection de vie». Les créatures perdues n’auront part qu’à une «résurrection de condamnation». En rétribuant chacun selon ses mérites, Dieu, en la personne de son Fils, fera triompher sa Justice. Les dernières pages de l’essai nous font assister à sa victoire finale, à sa «Joyeuse Entrée» dans l’univers enfin soumis et réconcilié.
Genèse du livre
Ce livre sur l’après-mort, Frank-Duquesne l’a mûri au bagne de Breendonk où il fut incarcéré en 1941. Beaucoup de pages lui sont venues dans ce «camp de la mort lente», pendant ses interminables nuits d’insomnie. Il ne s’agit donc pas d’une suite de considérations doctement méditées, mais, comme il l’écrivait lui-même dans sa «Confidence au lecteur», d’une « sagesse, d’une science vitalement élaborée, née de l'épreuve et de la prière ». Dans la suite de cette «confidence», l’écrivain relate les circonstances tragiques qui sont à l'origine du présent livre…
« Le 21 août 1941, à peine franchi le dantesque tunnel où roulaient avec fracas les wagonnets Decauville poussés par mes compagnons de misère, dans l'assourdissant vacarme du drill pneumatique – qui m'ouvrit un horizon, comme on verra dans ce livre, sur le surnom qu'Isaïe donne à la Géhenne – je me trouvai, comme Ézéchias mourant, « tourné vers la muraille » – mais malgré moi – et, guetté par la sentinelle prête au coup de crosse, je dis :
« Mon Père, je Te remercie de tout mon cœur de ce qu'il T'a plu, puisque jusqu'à présent ma vie fut médiocre, sordide, indigne d'un fils, de m'offrir, comme à un privilégié, cette chance de rachat. Je renonce donc totalement à ce qui m'a jadis paru ma vie, et qui n'est plus que fumée. J'accepte la mort, cette mort de tous les instants qui commence en ce moment même. Je l'accepte avec une joie parfaite (et je ne mentais pas, je ne posais pas : cela me jaillissait du cœur). Pour les miens, pour l'Église, pour la cause de ton saint Évangile, pour que s'accomplisse ton dessein d'universelle Rédemption. Ma vraie vie, la voici qui commence : ma seule vie. Divine, je le sens, et parfaitement vide de tout ce qui n'est pas Toi ! »
Puis donc qu'à tout bout de champ je pouvais m'attendre à l'abattoir, je vécus, dès lors, délibérément, dans la contemplation presque constante du grand passage, de ce qui m'attendait après ma mort. Dieu merci, je n'ai pas besoin de «lire» la Bible : cette Parole de Dieu, je la porte en mon cœur, et, à tout instant, sans même que j'aie à les évoquer, ses textes porteurs de vie montent de mes profondeurs. J'ai donc, dans la chambrée n° 2, faite pour 16 hommes, mais où nous vivions à 44, attentivement et sereinement regardé ce que les versets inspirés faisaient apparaître devant mon regard intérieur. Les développements «savants», comme par exemple le chapitre consacré à la Constitution Benedictus Deus, sont venus plus tard, évidemment. Mais, lecteur, tu trouveras dans ces pages des leçons payées de ma substance et même, littéralement, de ma «graisse», comme l'a écrit Claudel dans sa préface à Cosmos et Gloire... Théologie ? Spiritualité ? Exégèse ? Pas plus qu'on ne découvrira ces compartiments dans Le Rêve de Géronte, de Newman, ou d'ailleurs chez les Pères, ni davantage dans le Nouveau Testament : qu'ai-je à faire de ces «règles des trois unités» ? Ce que j'ai reçu, je le transmets comme je l'ai reçu : épouilleurs, allez demander des comptes à Celui qui m'a donné ! »
« Le 21 août 1941, à peine franchi le dantesque tunnel où roulaient avec fracas les wagonnets Decauville poussés par mes compagnons de misère, dans l'assourdissant vacarme du drill pneumatique – qui m'ouvrit un horizon, comme on verra dans ce livre, sur le surnom qu'Isaïe donne à la Géhenne – je me trouvai, comme Ézéchias mourant, « tourné vers la muraille » – mais malgré moi – et, guetté par la sentinelle prête au coup de crosse, je dis :
« Mon Père, je Te remercie de tout mon cœur de ce qu'il T'a plu, puisque jusqu'à présent ma vie fut médiocre, sordide, indigne d'un fils, de m'offrir, comme à un privilégié, cette chance de rachat. Je renonce donc totalement à ce qui m'a jadis paru ma vie, et qui n'est plus que fumée. J'accepte la mort, cette mort de tous les instants qui commence en ce moment même. Je l'accepte avec une joie parfaite (et je ne mentais pas, je ne posais pas : cela me jaillissait du cœur). Pour les miens, pour l'Église, pour la cause de ton saint Évangile, pour que s'accomplisse ton dessein d'universelle Rédemption. Ma vraie vie, la voici qui commence : ma seule vie. Divine, je le sens, et parfaitement vide de tout ce qui n'est pas Toi ! »
Puis donc qu'à tout bout de champ je pouvais m'attendre à l'abattoir, je vécus, dès lors, délibérément, dans la contemplation presque constante du grand passage, de ce qui m'attendait après ma mort. Dieu merci, je n'ai pas besoin de «lire» la Bible : cette Parole de Dieu, je la porte en mon cœur, et, à tout instant, sans même que j'aie à les évoquer, ses textes porteurs de vie montent de mes profondeurs. J'ai donc, dans la chambrée n° 2, faite pour 16 hommes, mais où nous vivions à 44, attentivement et sereinement regardé ce que les versets inspirés faisaient apparaître devant mon regard intérieur. Les développements «savants», comme par exemple le chapitre consacré à la Constitution Benedictus Deus, sont venus plus tard, évidemment. Mais, lecteur, tu trouveras dans ces pages des leçons payées de ma substance et même, littéralement, de ma «graisse», comme l'a écrit Claudel dans sa préface à Cosmos et Gloire... Théologie ? Spiritualité ? Exégèse ? Pas plus qu'on ne découvrira ces compartiments dans Le Rêve de Géronte, de Newman, ou d'ailleurs chez les Pères, ni davantage dans le Nouveau Testament : qu'ai-je à faire de ces «règles des trois unités» ? Ce que j'ai reçu, je le transmets comme je l'ai reçu : épouilleurs, allez demander des comptes à Celui qui m'a donné ! »