Dossier Joseph de Maistre (Revue Égards)



Dossier Joseph de Maistre (Revue Égards)
Mon article sur la Réversibilité vient de paraître dans l’excellente revue canadienne Égards qui consacre, dans son numéro d’automne, un dossier spécial à Joseph de Maistre. Il s’agit d’une revue catholique conservatrice, d’excellente tenue, sans équivalent en France. Voilà une revue qui ne s’intéresse pas à la polémique du jour, prétexte à l’empoignade collective, et qui s’éteint sitôt qu’une nouvelle polémique est suscitée pour atteindre cette seule fin : masquer le réel.
Léon Bloy, à qui l’on demandait s’il était dreyfusard, répondait : «Je ne suis ni dreyfusard, ni anti-dreyfusard, je suis anti-cochons». Dans ce numéro, vous ne lirez pas l’opinion de l’intellectuel de service sur la pièce subventionnée de Castelmucci ou Castellucci, je ne sais plus, matière à un scandale bien de chez nous, c’est-à-dire dérisoire. Nul débat sur la question de savoir si jeter des excréments sur un portrait du Christ relève de la liberté d’expression, ou si protester contre le rien est la marque du «fondamentalisme chrétien». Ce qui importe par contre, c’est de comprendre comment on a pu tomber aussi bas. C’est de déceler dans l’histoire les signes annonciateurs de notre déchéance. C’est de mettre en exergue les causes de cet événement inouï qu’est la mort de l’Europe. D’où la nécessité impérieuse de lire Joseph de Maistre. Ce dossier constitue une excellente introduction, mettant l’accent sur la pensée politique, théologique et métaphysique du comte chambérien qui a exercé une influence décisive sur certains des plus grands écrivains français, ceux de la «France secrète», pour employer l’expression de Berdiaev, sur Baudelaire, mais aussi sur de nombreux penseurs. Citons par exemple l’essayiste américain Orestes Brownson, dont la revue diffuse un texte du plus haut intérêt. Le dossier s’ouvre sur un texte de Jean Renaud qui relate les grandes étapes de la vie de Maistre, marquée du sceau de la douleur après la Révolution. Jean Renaud, qui est un des meilleurs prosateurs de langue française au Canada, rappelle, qu’avant de mourir, Maistre avait prédit «un morcellement jusqu’à l’infini de toutes les doctrines». Il est mort «avec l’Europe» selon ses propres paroles, le 25 février 1821.

Mon article porte sur la Réversibilité. La première partie de ce texte inédit est intitulée «Joseph de Maistre et la Bible». Elle me permet d’amorcer une comparaison entre Maistre et Teilhard de Chardin, à travers leur théorie de la guerre. La seconde partie suit Léon Bloy dans sa méditation sur le mystère du destin juif. La plupart des commentateurs modernes contestent l’orthodoxie de la théorie de la réversibilité, celle des souffrances subies en particulier. Comment s’étonner que cette théorie puisse susciter autant d’interrogations, voire de rejet, puisqu'elle est la seule à lever quelque peu le voile sur ce que Huysmans appelle le «mystère effrayant de la souffrance» ? Comme le remarque Patrick Dionne, directeur de la revue Égards, dans un article à paraître, «Maistre nomme et creuse la face obscure du mystère de la communion des saints, sans en contredire la face lumineuse. Il formule génialement – sa logique est implacable – ce que l’Église savait mais n’avait pas encore dit». Dans ma troisième partie, j’examine le problème du péché originel, à travers une lecture croisée de certains passages de Sous le soleil de Satan de Bernanos et du Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde.

Ce numéro est disponible sur le site de la revue en version imprimée ou en pdf, adapté pour une lecture sur Kindle par exemple. Vous pouvez également me contacter par mail : sombreval@sombreval.com

Dossier Joseph de Maistre (Revue Égards)

03/11/2011
Sombreval





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