La Passion (recension d'Athanase)

La Passion, vue et méditée par un spectateur anodin



La Passion (recension d'Athanase)
La Passion a suscité des polémiques et commentaires contradictoires. Mais, à l'image du personnage qu'elle met en scène, ne constitue-t-elle pas un signe de contradiction ? La Passion rejoint aussi, à sa manière, la Passion... Ayant vu le film le jour de sa sortie, je dois vous avouer une très agréable surprise. Si l'on devait &... lapidairement &... résumer le film, on pourrait dire qu'il est girardien et doloriste.

Il est d'abord girardien en ce sens qu'il décrit le processus mimétique qui mène à la mort du Christ. L'assemblée des prêtres et la foule réclament la mort de Jésus. Les esprits critiques ne peuvent aller à l'encontre de la tendance générale. Lucides, ils sont emportés par une haine qui n'arrête pas les maîtres du moment. En effet, on voit que les Romains sont gênés : il est paradoxal de voir les représentants d'une illustre puissance se révéler si impuissants face à la haine. Le mécanisme est révélé. Jésus est victime de cette irrésistible pression sociale. La haine de la foule est telle qu'elle va jusqu'à inverser les valeurs en acclamant Barrabas. On sent le scandale que peut provoquer l'aveuglement. Tout cela, le film le reproduit bien.

Il est également doloriste en ce que l'épisode de la Flagellation nous montre un Christ si meurtri que le corps semble perdre son humanité. Le film est plus proche de cette perspective pascalienne - celle du Christ en agonie jusqu'à la fin des temps - que de la perspective des Pères orientaux. L'Incarnation conduit à la réconciliation de tous les contraires et opposés : la divino-humanité abolit les clivages que les hommes s'ingénient à établir. Le Verbe s'est fait chair et Il a habité parmi nous... Le film nous plonge dans une tension permanente. Le démon rôde &... il est là du début à la fin &... et la tentation de la haine est vivace. Ces remarques étant faite, insister sur un Mystère est une épreuve périlleuse qui comporte le risque de passer sous silence les Mystères complémentaires. Cependant, la Résurrection n'est pas oubliée : qui a dit que ce film est triste ? Les dernières images, extrêmement brèves, nous montrent un Christ sortant du Tombeau et allant vers la lumière. Le film s'achève par une petite et discrète touche d'espérance.

Que répondre aux critiques qui insistent sur les excès sanglants ? La figure du Christ est aux antipodes de Dionysos ou d'Apollon. Le Christ souffrant ne rentre guère dans les canons des gloires éphémères et hédonistes. Le serviteur souffrant peut nous rappeler cette élémentaire humilité. Tant pis s'il faut jusqu'aller à choquer... Dernier détail qui a tout son importance : les applaudissements de la salle. Ce fut un autre miracle...

04/04/2004
Athanase





1.Posté par Augustin Elga le 04/09/2007 16:53
J'ai pas beaucoup de chose a dire mais,j'aimerais savoir un peu plus sur la passion du christ.


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