La prière continuelle des petites âmes (Jean Daujat)



La prière continuelle des petites âmes (Jean Daujat)
« …La vraie vie chrétienne, c’est qu’à chaque instant toutes nos pensées, toutes nos paroles et tous nos actes soient par amour de Dieu, ce qui suppose un regard intérieur de connaissance et d’amour dirigé vers Dieu, c'est-à-dire la prière ou l’oraison qui est ce regard intérieur et n’exige nullement pour cela la formulation de paroles. Thérèse de Lisieux l’a définie ainsi : « La prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie… ». Ce que nous venons de dire suppose que la prière doit être ininterrompue selon l’ordre qu’a donné le Christ dans l’Evangile : « Vous devez toujours prier et jamais cesser de prier », ce qui serait évidemment impossible s’il s’agissait de lire ou réciter des formules ou même de méditer, mais est certainement possible même à travers nos occupations les plus absorbantes si elles sont accomplies par amour de Dieu et si la prière n’est que le regard d’amour dirigé vers Dieu. Thérèse a parfaitement pratiqué cette prière continuelle qui doit être la respiration même de la vie chrétienne : « Je n’ai jamais été trois minutes sans penser au Bon Dieu.. ». Mais on se laissera détourner de cette prière continuelle qui doit durer à travers nos occupations les plus absorbantes si elle n’est pas entretenue par des temps où l’on se retire de toute autre occupation ou préoccupation pour ne plus rien faire d’autre que prier, c'est-à-dire s’absorber dans le regard intérieur et d’amour dirigé vers Dieu. En particulier, il faut chaque jour pour cela – peu importe le moment de la journée et peu importe le lieu – une demi-heure ou une heure (les débutants pourront commencer par dix minutes ou un quart d’heure) qui constitue le temps quotidien de l’oraison sans lequel on ne fera aucun progrès dans la vie chrétienne et ceci est vrai pour tous les chrétiens, y compris ceux qui vivent dans le monde et y ont de lourdes occupations familiales et professionnelles (…) »
Thérèse n’a jamais utilisé de méthode ou de technique d’oraison, elle n’en avait nul besoin parce qu’elle y était simplement portée intérieurement par la grâce de Dieu à laquelle son intelligence et sa volonté étaient entièrement livrées, et surtout l’emploi d’une méthode aurait pu être inaccessible à ceux pour qui elle voulait pouvoir être imitable en tout, ceux qui sont les plus pauvres en capacités humaines et qu’elle appelait « les petites âmes ». Aussi a-t-elle expliqué comment elle se laissait aller à l’oraison : « Je fais comme les enfants qui ne savent pas lire, je dis simplement au bon Dieu ce que je veux lui dire » (…) Aussi était-ce dans sa vocation que son oraison soit imitable par eux. C’est pourquoi elle a vécu la presque totalité de sa vie une oraison dans laquelle il fallait préserver envers et contre tout, malgré la sécheresse, souvent même malgré le sommeil, sans y être porté par aucun attrait sensible, sans y trouver joie, consolation et lumière, en y demeurant dans la nuit « …A l’oraison écrit-elle, malgré-moi mes yeux se ferment et je m’endors...»
(…) Les petites âmes sont souvent tentées d’abandonner l’oraison parce qu’elles y sont sans cesse assaillies de distractions. La vocation de Thérèse a comporté qu’elle partage cette difficulté et cette épreuve : « J’accepte tout pour l’amour du Bon Dieu, même les pensées extravagantes qui me viennent à l’esprit et m’importunent »
Les mêmes « petites âmes » éprouvent souvent une grande difficulté à pratiquer le Rosaire. De cela aussi Thérèse n’a pas été indemne : « J’ai beau m’efforcer de méditer les mystères du Rosaire, je n’arrive pas à fixer mon esprit »

Jean Daujat, Thérèse de Lisieux, la grande amoureuse, Tequi…
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20/10/2003
Sombreval





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