Mad Max : Fury Road



À 70 ans George Miller réalise un film d’action époustouflant qui redonne au blockbuster son statut d’œuvre cinématographique à part entière. Nombre de jeunes réalisateurs seraient bien avisés de s’inspirer des leçons du vétéran australien qui a complètement renouvelé sa franchise trente ans (!!!) après le piteux 3ème volet de Mad Max, Beyond Thunderdome. Le tournage, apprend-on, a été éprouvant. Tom Hardy semble parfois assez absent, pâtissant d’une direction d’acteurs qui constitue le point faible du film. A-t-il craint de participer à un ratage complet ? C’est possible car tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce film une mauvaise série B, digne de figurer dans la longue les listes de grands nanars de l’histoire du cinéma. Le réalisateur joue avec tous les codes de la caricature. Les personnages sont complètement déjantés, mais cette folie, constitutive de l’univers de Mad Max, est rendue jubilatoire grâce aux trouvailles visuelles et l’esthétique du film. Le qualificatif qui revient le plus souvent dans les commentaires des spectateurs (sur Allo Ciné par exemple), c’est celui de «dinguerie» qui résume bien l’impression laissée par le film. Le scénario tient sur un ticket de métro, selon la formule consacrée. Cette critique est justifiée. Mais ce choix assumé permet au réalisateur de ne pas engluer son film dans des dialogues vains et inutiles. Furiosa cherche la «rédemption», avoue-t-elle dans un des rares dialogues. Pourquoi ? On l’ignore mais d’ailleurs on s’en moque car l’intérêt du film réside dans sa puissance visuelle. Le film a nécessité 3500 story-boards. On le conçoit à la vue de nombreuses séquences, orchestrées avec maestria et surtout une grande précision. L’action est toujours lisible, alors que les plans se succèdent parfois à un rythme effréné. C’est une sorte d’opéra baroque, de feu et de flammes, dans lequel la musique joue un rôle prépondérant. Un spectacle pyrotechnique qui vous tient en haleine pendant deux heures. Il faut donc le voir au cinéma. On comprend que les acteurs aient pu se sentir délaissés car les scènes d'action, de cascades, de courses-poursuite occupent plus des deux tiers du film. Mais le résultat est très supérieur à un opus de Fast and Furious par exemple. Cette prédominance de l’action explique sans doute la présence massive des garçons dans les salles projetant ce film. Beaucoup d’ados et de jeunes adultes, mais aussi les nostalgiques des premiers Mad Max. Ce qui est assez cocasse quand on sait que le film a été présenté comme très féministe. L‘idéologie du genre, chère à Najat Vallaud-Belkacem, est encore loin d’imprégner les mentalités. Les garçons restent férus de films d’action qui «déchirent».

Ma Note : 9/10

Les + : des scènes d’action époustouflantes, les décors, l’inventivité visuelle.
Les - : le jeu peu convaincant de Tom Hardy, le féminisme parfois un peu démago.

19/05/2015
Sombreval

Tags : Mad Max




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