Minority report / Le pianiste



Minority report de Steven Spielberg

Minority report / Le pianiste
Parce qu’il s’agit du tout dernier d’un cinéaste de grande renommée, Minority report ne pouvait pas ne pas faire l’objet d’une recension. Mais, comme c’est très souvent le cas, le grand battage qui auréole un tel film débouche sur une franche déception.

L’action se situe en 2054 aux Etats-Unis. L’administration a mis au point un service chargé de traquer les auteurs des crimes avant même que ceux-ci aient été commis. Tom Cruise incarne le rôle d’un policier qui, au moyen d’images projetées par des personnages immobilisés dans un bassin, tente d’obtenir un maximum de renseignements sur les crimes futurs. Cela permet ainsi de dépêcher une troupe d’intervention armée jusqu’aux dents. Tout est parfait jusqu’au jour où notre policier apparaît dans les images : une longue poursuite s’engage pour aboutir à une révélation d’une subtile complexité…

Malgré tous les moyens et procédés mis en œuvre, le film est horriblement décevant. L’ampleur des moyens accouche d’un scénario sans originalité et d’une banalité ennuyante. Le-policier-qui-agit-dans-le-futur ou l’invention-qui-se-retourne-contre-ses-utilisateurs ont un air de déjà vu. Comme ailleurs, le futur n’est plus ce qu’il devrait être… A cette absence de scénario lumineux s’ajoute la longueur : amis cinéphiles, préparez-vous à une projection de deux heures vingt-cinq, si l’on ne tient pas compte de la publicité… On peut bien sur trouver intéressante la description d’une société ultra-sécurisée, obsédée par la moindre défaillance. Sur ce point, ce film est à peine une caricature de nos dérives actuelles. En effet, il est incontestable qu’une société aussi individualiste que la notre est menacée par une survalorisation du pénal et du répressif, ultimes régulateurs de la vie sociale. Faut-il voir dans ce scénario une allusion de Steven Spielberg aux excès policiers que connaît la société américaine ? Mais c’est davantage l’aspect futuriste et technique que le public retiendra qu’une interrogation sur l’avenir de sa société…

Minorité report n’a rien de « spielbergien », si ce n’est une gigantesque profusion de moyens : on ne retrouve pas la vaine des films du grand cinéaste. Un grand nom n’est pas forcément la garantie d’un grand film. On est plus proche de Jurassik Park que des grandes épopées de Steven Spielberg. Plutôt qu’un grand film dans son parcours, il faut davantage voir dans Minority report un intermède distrayant, qui n’a pas la prétention de marquer. Dommage.


Le pianiste de Roman Polanski

Inspiré du témoignage du pianiste juif et polonais Wladislaw Spylman, le dernier film de Roman Polanski nous offre une histoire passionnante dans un contexte dramatique. Quant on connaît le caractère sensible des sujets abordés, il fallait à la fois de l’habileté et… de la rigueur. Or, à ce pari difficile, Roman Polanski répond avec brio.

En septembre 1939, l’invasion de la Pologne marque le début des difficultés pour une famille représentative de l’élite intellectuelle juive que la guerre décima. Au fur et à mesure des événements, la famille plonge dans une situation qui finit par devenir sans issue : premières brimades, déplacement dans le fameux ghetto de Varsovie, puis déportation… Malgré la dureté des conditions particulièrement atroces – le ghetto est un véritable mouroir -, Wladislaw parvint à survivre. Grâce à une complicité, il réussit à échapper aux camps de la mort. Le talent étant plus fort que les événements, notre protagoniste est toujours travaillé par ses prouesses qui ne cessent de le suivre, y compris dans une Varsovie en ruine. Squelettique, il arrive non seulement à se cacher dans les ruines de la capitale martyre mais à exercer ses dons de pianiste. Enfin, une admiratrice le hante : preuve d’un amour innocent capable de survivre aux épreuves.

Aucun des événements qui affectèrent la ville n'est éludé : la révolte du ghetto juif de 1943 ne fait pas oublier l’insurrection de Varsovie de 1944 ; la destruction de la communauté juive est soulignée avec autant d’insistance que l’urbicide de la capitale polonaise. La brutalité de l’occupant est parfaitement mise en valeur : la seule exception est apportée par un officier allemand qui, lors de la débacle allemande, écoute Wladislaw jouer.

Le Pianiste est avant tout un hommage de Roman Polanski à ses origines. Preuve que la réputation mondiale d’un cinéaste ne peut se comprendre sans un enracinement préalable, bien plus révélateur qu’on ne le croit.

14/10/2002
Athanase





1.Posté par lolo le 22/03/2007 12:15
Nelly trouve Spielberg mauvais ...eheheh... Nelly je t'adore !


Retrouvez dans cette rubrique :
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Mardi 24 Octobre 2006 - 00:00 Les fils de l'homme (recension de Nelly)

Dimanche 21 Janvier 2007 - 00:00 Apocalypto (recension de Nelly)

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