The Last Jedi (Star Wars, épisode VIII)



The Last Jedi : le blockbuster le plus attendu de cette fin d’année. Le film se fait déglinguer par les spectateurs, surtout par les fans de la première heure (allez faire un tour sur Allo Ciné ou Rotten Tomatoes). Le réalisateur est la cible de toutes les attaques. On ne lui pardonne pas d’avoir en quelques scènes, en quelques lignes de dialogue réduit à néant toute la pseudo-mythologie qui sous-tend cette saga. La Force ? Elle est à la portée d’un clodo. Nul besoin d’initiation, de formation ; elle n’est aucunement liée à l’hérédité. Les Chevaliers Jedi ont échoué dans leur mission, comme le confesse avec un mélange d’amertume et de colère Luke au début du film. Le précédent opus avait laissé beaucoup de questions ouvertes. Rey est-elle la fille de Luke ? A-t-elle un lien de parenté avec Kylo Ren ? Quid de Snoke ? etc… En fait, il semble qu’il n’y ait jamais eu de scénario global. Johnson, le jeune réalisateur-scénariste, élude ces questions ou leur apporte une réponse extrêmement banale. Ce parti pris est assimilé par nombre de spectateurs à un affront, une insulte, une forme de mépris pour l’univers Star Wars qui a ses fervents et ses gardiens du temple. En gros, le réalisateur leur (nous) adresse un gros doigt d’honneur. Et c’est justement ce parti pris qui fait la réussite du film. Songez que Luke Skywalker n’hésite pas à balancer son sabre laser par-dessus son épaule, sous le regard incrédule de Rey (et du spectateur du même coup). La pseudo-religion des Jedi disparaît dans les flammes, avec les vieux grimoires censés en contenir les préceptes. C’est Yoda lui-même qui allume l’incendie. Les fans ultras (les UPF), parfois prompts à confondre la réalité et la fiction, ne s’en sont toujours pas remis…(1)

Le film recèle toutefois quelques défauts. Cet opus est long, trop long. Toutes les scènes sur la planète-casino sont inutiles et ineptes. Rey, personnage sympathique, pourrait postuler à la Ligue des Justiciers car ses pouvoirs dépassent ceux de tous les Jedi réunis. Le film manque un peu de crédibilité. Snoke, le soi-disant Chef Suprême, est le pendant de Dark Maul. Beaucoup d’esbroufe, de grimaces pour finalement pas grand chose. Un coup de sabre laser qui vole et hop, il se fait découper en deux. Le seul antagoniste du film finalement, c’est Kylo Ren. Le traitement du personnage est bien meilleur dans cet opus (saluons au passage l’excellente interprétation d’Adam Driver). Il dégage une aura sombre et inquiétante mais il est encore loin d’avoir la stature d’un Dark Vador.
Le film a aussi des qualités indéniables. Les batailles spatiales sont réalisées avec maestria. Les scènes finales avec Luke sont impressionnantes. Luke refuse de former Rey, se dérobe à son devoir. Mais ultime baroud d’honneur : il projette son double «astral» pour sauver le reste de la rébellion et disparaît littéralement. Magnifique.

1) Il semble que certains acteurs eux-mêmes aient désapprouvé les choix du réalisateur : «J'ai mis du temps à accepter ce que Rian Johnson a fait avec Luke, la façon dont il l'a utilisé m'a choqué. J'ai dû m'y faire», confiait il y a quelques mois Mark Hamill. Il est clair que ce film modifie la perception que l’on peut avoir de ce personnage «iconique». Il a perdu de sa fougue et de sa superbe. Il a vieilli, perdu beaucoup de ses illusions, devient un personnage «cioranien».

Ma note : 3,7/5

Mon classement des Star Wars :

1) Épisode 5 (comme tout le monde)
2) Épisode 4
3) Épisode 6
4) Rogue one
5) Épisode 8
6) Épisode 3
7) Épisode 7
8) Épisode 2
9) Épisode 1

16/12/2017
Sombreval




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